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- 22.05.2023
Après 9000 Pas en 2015 et Songlines en 2018, la chorégraphe belge d’origine australienne Joanne Leighton clôt avec People United une trilogie dédiée aux mouvements universels.
« La révolution ne sera pas télévisée
La révolution ne passera pas en rediffusion mes frères
La révolution sera en direct. »
Extrait du poème The Revolution Will Not Be Televised de Gil Scott-Heron, devenu un slogan populaire des mouvements protestataires des années 1960 aux États-Unis, ce passage résume l’objet de la pièce People United : manifester notre humanité.
Depuis 2011, Joanne Leighton collecte des photographies autour de la notion de rassemblement, un véritable « atlas universel du collectif » composé de clichés allant de la fête à la protestation, d’une géographie à l’autre. Ce corpus de plus d’un millier d'images constitue le point de départ de People United.
Les rassemblements produisent des gestes collectifs, universels qui se transmettent. Joanne Leighton part de cette matière brute pour interroger ce qui nous relie. Comment transposer le mouvement « non-performatif » d’une image en geste chorégraphique ?
« Le mouvement naît des liaisons qui s’opèrent entre les clichés rejoués sur scène : les danseurs transitent d’une posture à l’autre, jouent avec les rythmes, les espaces et les intensités. »
La pièce débute par des mouvements figés comme des instantanés des rassemblements : un « cliché de communion » où figurent les danseurs de dos, bras entrecroisés. Certains gestes sont identifiables, comme le poing levé en référence à John Carlos lors des JO de Mexico en 1968 ou le genou à terre des footballeurs américains Colin Kaepernick et Eric Reid. Sur les nappes sonores de Peter Crosbie, entre fanfares, discours, chants de célébration, le groupe réitère des gestes familiers telle « une cartographie mouvante du savoir visuel ».
Avec People United, Joanne Leighton dégage un « langage physique partagé » et réactive les gestes universels qui nous lient et fondent notre humanité.