Diplômé de P.A.R.T.S en 2016, Cassiel Gaube se consacre pendant trois ans à l’apprentissage de la house dance entre Paris et New York. De cette découverte qui devient passion est créée Soirée d’études, une rencontre orchestrée avec la danse contemporaine.

Si la musique house est née à Chicago dans les années 1980, la danse prend son essor dans les clubs gays de New York dès le début des années 1990. En France, cette danse de club festive et fédératrice émerge grâce à différents groupes comme Mission Impossible ou Wanted Posse.

Pour autant, le but de Cassiel Gaube n’est pas de reproduire l’univers des clubs où la house dance est née. Sans trahir son caractère intrinsèquement social, ce qui l’intéresse est qu’elle constitue une “synthèse” de plusieurs danses : hip-hop, groove, salsa, claquettes... Son projet est d’explorer la manière dont un univers de pas communs, issus d’une pluralité de gestuelles, s’est construit et transmis autour de communautés de danseurs, qui elles-mêmes ne cessent d’évoluer. Avec Soirée d’études, Cassiel Gaube veut poursuivre cette expérimentation :

ce que je fais n’est pas un travail de création ex nihilo mais vraiment un travail de transformation de formes déjà existantes, dans un effort de contribuer à l’avènement de formes encore plus complexes, encore plus pensantes, encore plus stimulantes

D’où le fait de qualifier son travail “d’étude”. En musique, une étude est pensée comme l’exploration des possibilités d’une technique. Ici pourtant, aucune musique accompagne la pièce : c’est la musicalité des corps et des mouvements, le corpus de gestes et de rituels de la house, que souhaite expérimenter Cassiel Gaube.

Ce que je tente de faire dans Soirée d’études, c’est d’explorer dans chaque petite “étude”, les possibilités compositionnelles d’un paramètre particulier de la danse house.

Conçue comme une série de courtes pièces emboîtées les unes dans les autres, cette “soirée” est une tentative de cartographie du lexique des pas de la house. Chaque “exercise” permet d’explorer une technique : marche, course, respiration… Pour cela, Cassiel Gaube a choisi le format du trio pour mettre en avant l’aspect relationnel de cette danse sociale. Mais aussi pour explorer la manière dont des corps différents interprètent différemment un même geste. Car c’est dans cette part de liberté que s’exprime l’essence de ce qu’est la house : une danse inclusive et plurielle.

Après une série d’annulations et de reports en raison de la crise sanitaire, la première a eu lieu en mai 2021 aux Subsistances à Lyon.